Ce que je vis
(et que je n’ose pas toujours nommer)
Je suis engagé·e. Stratège. Aligné·e avec mes responsabilités.
Je sais ce qui est important. Ce qui sert ma vision. Ce qui compte vraiment.
Et pourtant… je postpose.
Ce rendez-vous stratégique à préparer. Ce mail difficile à envoyer. Ce projet à structurer.
Ce sont toujours les éléments clés… que je mets à demain.
Je m’occupe. Je coche des tâches. Je reste dans l’action.
Mais pas dans l’action qui compte.
Le discours intérieur qui sabote l'action
Le mental est habile : il ne dit pas « je fuis », il dit :
- « Je veux faire ça bien, donc j’attends le bon moment. »
- « J’ai besoin d’un créneau au calme. »
- «Ce n’est pas urgent, ça peut attendre un peu»
- « Il faut que je sois dans le bon état d’esprit. »
Ces justifications ont une logique. Mais elles masquent souvent une tension plus profonde :
Et si je redoutais inconsciemment ce que ce projet pourrait révéler de moi ?
Progresser vers ce qui est essentiel, c’est aussi s’exposer.
Changer de regard pour changer de posture
Pour reprendre le fil de ce qui est réellement important, voici quelques questions de bascule :
-
Qu’est-ce que je redoute vraiment derrière cette tâche ?
(Échec ? Jugement ? Perte de contrôle ? Perte d'excuse ?) - Quelle partie de moi préfère la maîtrise à l’avancement ?
- Qu’est-ce que je gagne, à court terme, à rester dans l’attente ?
- Qu'est-ce que je perds à long terme à postposer?
Revenir à ce qui est important demande moins de volonté… que de clarté.
Des outils pour agir dès maintenant
1. La matrice Eisenhower revisitée (version stratégique)
Prioriser non seulement en fonction de l’urgence, mais du niveau d’alignement avec votre mission profonde.
Posez-vous la question :
“Si je ne fais que ce qui est urgent, où est-ce que je serai dans 6 mois ?”
Mettez à l’agenda chaque semaine 1 créneau réservé à ce qui est non urgent mais fondamental.
2. La règle des 10 minutes
Inspirée de la technique “Start before you’re ready”
Commencez l’action différée… pour seulement 10 minutes.
L’objectif : rompre l’inertie émotionnelle, pas avancer massivement.
Cela crée un effet de démarrage. Le reste suit souvent.
Le mot du coach
Les leaders ne procrastinent pas parce qu’ils sont faibles.
Ils procrastinent parce qu’ils sont humains.
Et souvent… parce que ce qu’ils reportent les touche profondément.
Reporter, c’est une manière de dire :
“Ce sujet est important. Je ne veux pas me rater.”
Mais attendre n’est pas se respecter.
C’est souvent se priver de progresser à la juste hauteur de son potentiel.
Commencez petit. Mais commencez.
L’élan vient rarement avant. Il se construit dans le mouvement.
Avancer, même d’un millimètre, c’est déjà sortir du piège de l’immobilisme.
Je peux avancer sans avoir envie. L’élan vient souvent après l’action.